Historique

 La Jeune Garde, depuis 1966

De tout temps, les enfants des villages de l’Entre-Sambre-et-Meuse où se déroule une marche folklorique, ont marché soit avec le drapeau de la jeunesse du village soit au sein du même peloton qu’un père, un frère ou un oncle.
A Walcourt, lors des festivités de la Trinité de 1964 et 1965, Fernand Ernotte, Adjudant de la Marche à l’époque, essaya de constituer, sous le commandement de Robert Servotte, un peloton d’une douzaine de Voltigeurs âgés de 10 à 14 ans.

Le début d'une longue histoire

Le 6 septembre 1965, plusieurs membres du Syndicat d’Initiative de Walcourt, dont Pierre Magain, écrivirent au Comité de la Marche afin de proposer la création d’un groupe de jeunes marcheurs. Sans plus attendre, le 16 septembre 1965, le Comité de la Marche accepta cette proposition : La Jeune Garde était née.

La première

Le 4 juin 1966, samedi de la Trinité cette année-là, nombreux sont ceux qui purent assister à la première sortie de la Jeune Garde.
Le 5 juin 1966, pour sa première Trinité, la Jeune Garde comptait 135 marcheurs, dirigé par Pierre Magain, Adjudant-Major. La compagnie se compose alors d’une vingtaine de Voltigeurs coiffés de bicornes, une garde au drapeau – porté par Philippe Evrard – riche de cinq marcheurs plus âgés, une trentaine de Voltigeurs du Premier Empire et une vingtaine de petits Grenadiers en uniforme « traditionnel ». Le groupe, complété par quelques musiciens volontaires, était déjà accompagné de sa propre batterie.

Les suivantes

En 1967, La compagnie se voit enrichie d’une ligne de 5 sapeurs ouvrant fièrement la marche. Les Voltigeurs remplacent les bicornes par des shakos et les petits Grenadiers troquent leur costume « traditionnel » pour des uniformes du Premier Empire. Cette configuration sera maintenue durant plusieurs années.
A partir de cette deuxième année d’existence, il arrivera aussi que la Jeune Garde soit suivie d’un escadron à cheval qui comptera jusqu’à 16 cavaliers.

Les Pupilles hauts en couleur

En 1972, le succès grandissant et les exigences du public amenèrent la Jeune Garde à confectionner ses propres uniformes. Dans un souci de créer des uniformes inédits qui aient été portés historiquement par des enfants, le choix s’arrêta sur les « Pupilles du Roy de Rome » dont les couleurs reconnaissables marqueront les esprits et sont aujourd’hui portées par des enfants mesurant entre 1m30 et 1m50.

Artilleurs, chevaux de trait et canon.

Les enfants de moins de 16 ans ne trouvant plus de place au sein de la Compagnie, ils devaient souvent s’arrêter de marcher avant de pouvoir rejoindre un peloton d’adultes. Pour assouvir ce besoin, un peloton d’Artilleurs à pied de la Ligne voit le jour en 1982 afin d’accueillir les jeunes de plus d’1m70. Durant plusieurs années, les Artilleurs furent régulièrement suivis d’un caisson et d’un canon Gribeauval, chacun tiré par deux chevaux de trait.

Les légendaires Sapeurs du Génie de la Garde

A partir de 1988, un constat majeur allait marquer un tournant décisif dans l’histoire de la Jeune Garde. Suite à l’augmentation brutale de la taille des enfants, la compagnie dû proposer un nouveau peloton entre les Pupilles et les Artilleurs et ce, dès 1989. Néanmoins, il était impossible de confectionner si rapidement de nouveaux costumes et la compagnie n’eut d’autre choix que de les louer. Mais la tâche n’était pas aisée. En effet, il fallait trouver un costume du Premier Empire qui ne soit pas déjà présent dans les autres pelotons de Walcourt. On opta alors pour les Sapeurs du Génie de la Garde avec leur typique casque en fer. Ce choix audacieux provoqua de très nombreuses réactions : positives dans la presse et parmi les spectateurs, négatives de la part de certains membres du Comité de la Marche de Walcourt qui trouvaient ce costume « carnavalesque ». Par la suite, on ne revit plus jamais ce peloton.

En 1989, après 25 ans de dévouement au service de la Jeune Garde, Pierre Magain décida de quitter la compagnie. Philippe Evrard, présent depuis la création de la compagnie, en reprit le commandement.

Les inédits Conscrits-Chasseurs

Au début des années 90, les Voltigeurs, les Pupilles et les Artilleurs atteignirent très vite leur quota de marcheurs. C’est dans ce contexte que fut créé, en 1993, à Walcourt, le peloton des Conscrits-Chasseurs avec leur shako surmonté d’un pompon (ou « carotte ») vert. Ce peloton est totalement inédit dans les Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse.

En 1997, Jean-Michel Ghesquière devint le nouvel adjudant de la compagnie après de nombreuses années passée en tant que Capitaine des Artilleurs.

Les derniers Tirailleurs-Grenadiers

Le début des années 2000 amena le Comité de la Jeune Garde à un dernier constat : certains marcheurs plus âgés, présents dans la compagnie depuis plus de dix ans parfois, ne quittaient toujours pas les Artilleurs faute de place dans d’autres compagnies ou par manque d’intérêt pour celles-ci. Une fois de plus, il fut nécessaire de créer quelque chose de nouveau, un dernier peloton qui n’existait nulle part ailleurs, qui s’inscrivait dans la continuité de ceux créés précédemment mais qui permettait aussi de trancher avec ce qui existait déjà.
Après de nombreuses recherches, il fut décidé de créer, en 2004, un dernier rang de Tirailleurs-Grenadiers. Le comité fit confectionner sept uniformes pour un peloton prêt à accueillir les marcheurs plus âgés (voire les jeunes adultes) qui comptent au moins dix ans de participation aux festivités de la Trinité et du Saint-Sacrement dans la Jeune Garde.

Cette année-là, la Marche Notre-Dame de Walcourt fut reconnue chefs-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de la Communauté française.

En 2009, Jacky Thys est nommé Adjudant de la Compagnie. A noter que ce dernier n’a jamais quitté la Jeune Garde : d’abord Pupille pendant une dizaine d’années, il rejoindra la batterie pendant plus de 25 ans pour enfin en prendre les commandes.

Depuis décembre 2012, les Marches folkloriques de l’Entre-Sambre-et-Meuse (dont celle de Walcourt) sont reprises sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Une longue histoire pas prête de s'arrêter